Dimanche 19 Juillet, sur le lit mezzanine de Choé, à la guest house “Ino's place”, à Sapporo
La journée de dimanche a été plutôt tranquille. Comme il pleuvait des trombes d'eau et que nous voulions nous poser un peu, nous sommes plutôt restées sur place. Cette guest house est plus chère que ce que nous pensions (au passage petit cour de japonais: “takai”:chère), mais elle est beaucoup plus chaleureuse que toutes celles que nous avions visitées jusqu'alors. Le salon est grand et accueillant, avec un aquarium et de grandes bibliothèques.
Dans notre chambre dorment deux japonaises qui travaillent ici, et avec qui nous avons bien parlé. Que cela fait du bien ! Papote en japonais/anglais, avec des japonais ! L'une s'appelle Sakura (surnommée par la patronne de la guest houses “Saku”), l'autre Mai. Nous avons passé une soirée à tenter de comprendre quelles étaient les études de Mai, mais même avec toute la bonne volonté du monde et notre gros dictionnaire nous ne sommes arrivées qu'à un piètre résultat. Quelque chose avec des animaux domestiques, qui n'est ni une association de protection, ni un cabinet de vétérinaire, ni une animalerie...
Plus tard elle a sortie son Yukulele et a commencé à jouer. Nous avons regardé ensemble dans ses partitions si nous connaissions les même morceaux, mais malheureusement assez peu. Je lui ai donc demandé de m'en apprendre une japonaise. Elle a longuement réfléchit, et finalement a trouvé une jolie chanson assez nostalgique. Elle m'a donné une photocopie, et finalement, grâce à son aide et à celle de Chloé, j'ai recopié toutes les paroles qui étaient en hiragana en romanji pour pouvoir mieux lire. Nous avons alors pus déchiffrer, moi au chant, et elle au yukulele. Très jolie moment de partage. La musique possède un langage qui ne nécessite pas de mot. Une partition est un livre universel. Les “on reprend”, “c'est faux”, “on y est !” en japonais et en français se sont mêlés, sans qu'aucune de nous n'ai de difficultés à comprendre l'autre. J'ai promis de connaître la chanson samedi, j'ai du boulot !
Lundi 20 Juillet
Lundi matin très agréable. J'ai bien dormi, dans mon grand lit, sous ma grosse couette, sur cette îles où la température est NORMALE ! Nous vérifions les mails, rien de neuf. Nous appelons Sumie-san, mais son amie du salon de coiffure qui connait des membre de l'association "Ainu Art Project" n'est pas non plus disponible. Bon. Nous faisons alors un petit inventaire des différentes associations et pôles que nous trouvons sur Sapporo qui se rattachent aux ainous. Fu fu fu....C'est un véritable labyrinthe d'informations, et cela me fait un peu stresser. Rencontrer des docteurs, des chercheurs, c'est à dire des personnes faisant parties des plus grands spécialistes au monde sur le sujet des ainous (en dehors des ainous eux-mêmes). L'association “Ainou art project”, que nous ont indiquée à la fois Sumie-san et Nanako-san (le contact de l'assistante de Haruzo Harakawa-san de Chiba) à l'air génial, j'ai hâte de les rencontrer, des les entendre. Nous décollons vers 11h, après avoir mis tout cela au clair. Direction marché au poisson, en passant par la tour de télévision. C'est drôle comme Sapporo me semble plus sympathique que Kyôto alors que c'est une ville plein de building...
1)Il fait une température beaucoup plus supportable
2)Nous avons des contactes
3) Nous avons une vrai raison d'être là, directement rattaché au projet
4)Nous avons plein de perspective de rencontre dans la semaine, avec des JAPONAIS
5)Nous sommes dans une meilleure Guest House (moins bourrée de Gaijin sans cesse en train de nous demander ce que l'on a visité, et si l'on a bien rentabiliser notre journée)
6)...C'est mieux !
Une vidéo sur la cérémonie de l'ours tourne en boucle sur un petit écran au centre de la salle. Elle me met très mal à l'aise. Les ainous vivent en totale adéquation avec la nature, pourtant la mise à mort de cet ours me serre le coeur. Le film est en noir et blanc, la foule se presse pour regarder l'ours mourir, et les nombreuses coupes de la vidéo donne l'impression que cela dure des heures. Nous finissons l'après-midi par une promenade dans les jardins. De très belles lumières traversent les feuillage, et une odeur de sous-bois humide accompagne nos pas. Pourtant les nombreux corbeaux autour de nous maintiennent la tension en moi. Ils sont loin d'être farouches, et leur regard intelligent donne l'impression qu'il comprennent ce qu'on dit d'eux. J'ai presque le sentiment d'être une sorte de trouble fête dans leur domaine.